Une première étape vers le progrès. Hier, les députés français ont à nouveau voté en faveur d’une proposition de loi visant à renforcer le droit à l’IVG en France, notamment en prolongeant le délai légal d’accès à l’IVG de douze à quatorze semaines. Nous, membres de Territoires de Progrès, appelons à ne pas trop retarder l’adoption de ce texte qui va dans le sens du progrès des droits des femmes en France.
En France, si le droit à l’IVG est garanti par la loi depuis 1979 et a évolué depuis, des contraintes à son accès réel pour toutes les femmes qui le souhaitent subsistent. Une de ces contraintes réside dans la question du délai, qui s’établit aujourd’hui à 12 semaines. Chaque année, dans notre pays, des milliers de femmes souhaitent avorter peu après ce délai pour des raisons variées et parfois dramatiques: découverte tardive de la grossesse, impossibilité de trouver un rendez-vous dans les temps (comme cela a pu être le cas pendant les périodes de confinement). Quelle solution ont-elles ? Avorter à l’étranger. Or, cette solution n’en est pas une pour de nombreuses femmes qui n’en ont pas les moyens, et qui parfois se tournent, au péril de leur vie, vers des avortements clandestins dangereux. Une telle inégalité est inadmissible, et prolonger le délai légal d’accès à l’IVG s’impose pour plus de justice sociale.
Dans les débats qui ont eu lieu à l’Assemblée nationale, la question de la suppression de la clause de conscience spécifique à l’IVG a provoqué des contestations virulentes. Nous regrettons que cette suppression n’ait pas été actée par le vote tenu hier. La question de la clause de conscience mérite un débat raisonné reposant sur des éléments factuels, car celle- ci peut constituer un véritable frein à l’accès des femmes à l’IVG. Il suffit de regarder du côté de nos voisins italiens ! En Italie, des dizaines d’hôpitaux ont 100% de gynécologues objecteurs de conscience et l’utilisation excessive de la clause de conscience prive des régions entières d’un accès l’avortement. Nous ne pouvons tolérer des situations similaires en France.
Nous devons continuer à faire progresser le droit à l’avortement en France de manière à ce que chaque femme ait réellement le choix de pouvoir accéder de manière sûre et légale à l’avortement. C’est un enjeu de santé publique, de justice sociale et c’est un droit fondamental.
Délégation Égalité TdP
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