Jacques Delors a disparu. L’Europe a perdu un de ses plus grands ar6sans. Regard sur
l’Europe avec les yeux d’un enfant du Baby Boum.
Chaque génération vit la fin d’un monde, regrette sa jeunesse, peine à appréhender les changements.
Je suis un enfant du baby boom.
Je fais partie de cette génération qui n’a connu ni la guerre, ni l’occupation allemande, et qui a vécu la quasi-totalité de l’histoire de l’Europe d’aujourd’hui.
Mon père, orphelin de la première guerre mondiale, réduit à la pauvreté extrême par la seconde, exploitait 9 hectares. Il m’a inculqué son exécration de la guerre. Au village, j’entendais les mères parler de l’occupation, des restrictions, du marché noir. J’entendais les pères évoquer la débâcle, les boches, les prisonniers, les maquis, les SS, le STO.
Enfant sensible, j’ai perçu l’incertitude du monde. On vivait sans argent, avec la crainte de la sécheresse, du gel, de la maladie… Mais tout le monde parlait avec ses voisins.
Enfant studieux, j’ai été envoyé à l’école, à l’Ecole Normale d’Instituteurs de Mâcon. Là, j’ai découvert qu’un autre monde existait, et surtout qu’un monde, bien meilleur, était à construire. Et j’ai forgé ma pensée autour des valeurs humanistes issues du siècle des lumières, autour des valeurs de la république française Liberté Egalité Fraternité Laïcité. Valeurs précieuses que l’on me confiait pour les transmettre. Quelle responsabilité pour un gamin sorti de sa campagne ! Etre le meilleur devenait un impératif ! J’ai essayé de le faire toute ma vie.
Le jour où l’équipe junior du 4 fois 250m, dont j’étais le troisième relayeur, est devenue championne d’académie, j’ai définitivement compris que chaque coureur compte et fait sa part mais, qu’ensemble, on est plus forts.
MES REGARD ET MES SOUVENIRS DE 1950 A HIER.
La France sortait de la guerre. Et, déjà, la guerre froide entre le bloc de l’Ouest, l’Américain, et le bloc de l’Est, le Russe, faisait rage. Les Américains installaient des « Pershing » face au rideau de fer. La TSF racontait les réunions de diplomates impuissants. L’ONU balbutiait. Les « crises » se succédaient. Celle de Cuba fit craindre le retour du conflit. La France vivait sa décolonisation
par la guerre d’Indochine perdue dans le déshonneur et celle d’Algérie dont la terrible blessure n’est toujours pas guérie.
Alors qu’aux yeux de certains, la France peinait, De Gaulle clamait que nous étions en pleine expansion. Le monde ouvrier s’est dépassé pour ce redressement Les Charbonnages de France, l’acier, les usines, l’automobile, Renault, Flins, Billancourt, Citroën, le Quai de Javel, Berliet, c’était eux, Le barrage de Serre-Ponçon, l’Usine Marée Motrice de la Rance, le paquebot France, Air France, le Concorde, le pont de Tancarville, c’était eux. Il y eut des grèves, des luttes syndicales, des conquêtes sociales, des luttes politiques. La force de dissuasion, les essais nucléaires à Reggan, les fusées du plateau d’Albion furent l’objet de contestations. Les Villes « Nouvelles » des banlieues se remplirent d’OS et les foyers Sonacotra accueillirent des travailleurs immigrés. La Grande Motte étonna.
Le monde paysan ne comprenait pas trop cette France-là, qui avait des vacances. Sommés de nourrir la France, « les gros » avalaient « les petits », achetaient des tracteurs, semaient des scories potassiques pour augmenter leurs rendements. Ils ont acquis frigo, congélateur, lavelinge, télé, autos. Ils ont installé une salle de bains et des toilettes dans leur maison. Un progrès ? Lent ! A crédit ! La France rurale s’intéressait à la France urbaine ? De loin !
DE LA PROSPERITE AU CHOMAGE DE MASSE.
Ruraux ou urbains, les français se sont mis à vivre « à crédit », à croire que le progrès était sans limite. L’espoir était porteur… La France s’est urbanisée. Les banlieues, les ZUP et les lotissements ont grignoté les jardins des maraîchers qui nourrissaient la population. Les Zones industrielles ont recouvert de riches espaces agricoles. On a découvert les embouteillages. La campagne s’est vidée. On a cultivé plus loin. Il a fallu des trains et des camions pour amener les denrées alimentaires à Rungis. Les urbains revenaient à la campagne, aux vacances, dans la maison des grands parents disparus. Il a fallu des autoroutes.
Et mai 68 a enflammé Paris ! Le pouvoir politique de De Gaule a vacillé. La méthode de Pompidou puis la technocratie de Giscard l’ont remplacé.
Et, au premier choc pétrolier, ce monde-là s’est écroulé. On s’est aperçu que pendant cettee période faste un autre monde, lointain, sous développé, négligé, avait lui aussi bougé. On a décrété que nous n’étions pas compétitifs, qu’il était plus facile d’acheter moins cher, hors de France, que de produire soi-même. On a vendu des usines devenues obsolètes aux capitaux étrangers. Ces financiers capitalistes se sont empressés de licencier massivement, de prélever les savoir-faire et les technologies puis de fermer les usines, en emportant les bénéfices, les savoirs, les licences. Après l’exode rural la période de chômage massif s’est installée. On a vu des préretraités heureux, des Rmistes s’en tirer, des chômeurs revenant pleurer sur le sort de
leur usine fermée dans une friche industrielle désolante.
Et on a cru qu’avec Mitterrand et le socialisme on allait revenir à la prospérité, on allait partager la richesse. On a décrété que la France n’était pas un pays de production mais un pays de services. Puisqu’il n’y avait pas assez de travail pour tout le monde on a imaginé qu’on allait le partager. Les riches, enfin, allaient payer les indemnités de chômage, le RSA, le salaire des emplois aidés. Les services publics, les transports allaient être gratuits. Enfin l’école publique laïque allait être la seule capable de former les jeunes. 80% d’une classe d’âge allait avoir le bac. Mais tout ce qui est gratuit étant néanmoins payé par d’autres, l’état s’est mis à recourir à l’emprunt massif. On a vu monter la pauvreté. Les classes moyennes se sont vues déclassées.
Il a fallu trouver des responsables. Facile ! C’était les étrangers « venus manger le pain des français », « leur prendre leur travail ». La désespérance s’est emparée d’un paradis habité par des gens qui se croient en enfer.
QUELLES SOLUTIONS ? TROIS NOUS SONT PROPOSEES.
• Une par des gauches extrêmes : c’est détruire le capitalisme, mettre l’économie à genoux, se partager les ruines.
• Une par des forces réactionnaires : c’est renvoyer tous les étrangers chez eux, pour retrouver immédiatement la paix sociale, du travail et de l’argent pour tous.
• Une proposée par des hommes, issus des anciens partis de gouvernement aujourd’hui atomisés, et par de jeunes brillants ministres. Macron espère toujours les mettre au travail, ensemble, au service du Pays, au-delà des no4ons « de gauche et de droite »
Tous les prétendants à le remplacer préconisent la destruction de la « Macronie » comme préalable à toute évolution. La question reste posée.
COMMENT JE PERCOIS LA CONSTRUCTION DE L’EUROPE ?
Dès 1945, des voix se sont élevées pour défendre la paix, la fraternité entre les peuples. Celle de Jean Monnet s’est imposée pour faire émerger l’idée d’une union européenne forte, unie, garante de la PAIX. Sa construc4on s’est mise en marche portée par De Gaulle recevant Adenauer à La Boisserie, par Mitterrand prenant la main d’Helmut Kohl devant un mémorial. Des étapes ont été franchies : Le traité de Rome et l’Europe des 6. La progression à 16 puis à 27. L’adhésion de la Grande Bretagne. Le brexit. D’autres états frappent à la porte aujourd’hui. Mais la paix ne se défend pas sans la force.
La Communauté Européenne du Charbon et de l’acier (CECA). EURATOM. Airbus Industrie. Ariane Espace. Le tunnel sous la manche. L’Europe unie autour de grands projet l’Europe est forte. L’euro symbolise une certaine force économique et monétaire.
Le bouclier de l’OTAN protège l’Europe. Les traités de désarment et de non-prolifération des armes nucléaires positionnent les états européens du côté des « pacifistes » sur l’échiquier mondial. La force militaire de l’Europe est-elle suffisante ? De Gaulle avait misé sur la dissuasion. Les techniques évoluent ! Des projets de production d’armements européens avancent… Vaste réflexion sur la garan4e de la paix par une force militaire, de défense…
Les jumelages construisent l’amitié entre les peuples. Erasmus participe d’une formation des esprits. L’espace Shengen qui définit la libre circulation des personnes, des idées et des biens est aujourd’hui tellement contesté qu’on se demande si la force des idéaux humanistes ne cédera pas face aux forces réactionnaires obscurantistes.
ET MAINTENANT ?
Il y a quelques jours, entouré de nombreux chefs d’états européens, le Président de la République a rendu hommage à Jacques Delors, un grand constructeur de l’Europe, un grand humaniste, un grand serviteur de l’état. Jacques Delors avait cette volonté de mettre en cohérence les idéaux et le réel. Car afficher des idéaux ne suffit pas. Il faut les traduire en actes
pour les rendre réels, vivants, vivables par les hommes.
Le président Macron a déclaré que Jacques Delors, après avoir œuvré de toutes ses forces et
de toute son intelligence, nous passait le relais.
Prenons-le ! Car c’est aux nouvelles génération qu’appar4ennent, le sauvetage de la planète, le développement des nouvelles technologies, la maîtrise de l’IA, l’avenir.
Au 19ème siècle, les européens se partageaient le monde.
Au 20ème, les USA et le bloc de l’Ouest l’ont dominé par la technologie et l’industrie en gagnant une bataille contre l’Union Soviétique et le bloc de l’Est.
Aujourd’hui on en est à se demander qui, de l’Etat Islamique par le terrorisme et la dictature de sa loi, de la Russie par les commandos Wagner, la guerre en Ukraine, la dictature interne, l’intox sur les réseaux sociaux, ou de la Chine par sa puissance industrielle et commerciale remplacera ce vieux monde.
Sans une Europe forte et unie chaque état européen est minuscule sur la carte et n’est qu’une proie facile pour ceux qui rêvent de dominer la planète. Ensemble ils forment un continent qui peut compter s’ils fédèrent leurs forces.
Dans 6 moisles élections européennes ont lieu. Et on entend dire que les partis anti européens vont l’emporter ! Et on entend dire que plus de 60% des français n’iront pas voter. Ils sont libres. Bien sûr. Aujourd’hui, ils le sont. Cette liberté leur est-elle définitivement assurée ? Ils se désintéressent de l’Europe ? Normal car les médias ne leur racontent que ses insuffisances et ses inconvénients. Dommage car ils ne savent pas que l’Europe leur apporte beaucoup, près de chez eux ?
Quelques exemples en Saône et Loire :
1. L’UE œuvre pour la rénovation énergétique des logements et contribue ainsi à protéger les plus précaires. 85 597,93 € rue des Castors à Tournus pour la réhabilitation énergétique de 64 logement sociaux.
2. L’UE soutient l’insertion tout en veillant à développer le tissu artisanal du département. 235 169,28 € depuis 2016 à l’associa4on Arc en Ciel de Genouilly pour financer un projet d’inser4on professionnelle et promouvoir une insertion sociale et professionnelle durable.
3. L’UE soutient le développement économique du département. A Crissey, l’entreprise Formotech a pu bénéficier d’un soutien de 81 186 € pour acquérir un centre d’usinage 5 axes, pour augmenter ses capacités de production, proposer de nouvelles prestations et rapatrier des activités sous-traitées. Un même schéma a pu bénéficier, également à Crissey, à une entreprise spécialisée dans la construc4on de moules LVR avec 89 275 € pour l’acquisition de 3 machines à cryogénie.
4. L’UE accompagne la réindustrialisa6on du territoire. Au Creusot, site emblématique de l’industrie française, l’Entreprise Bourgogne Service Electronique (BSE) a pu investir pour la modernisation de ses équipements industriels, gagner en compétitivité et se positionner sur de nouveaux marchés. 68 275 € de fonds européens.
5. L’UE c’est aussi la formation, l’approfondissement et la diffusion des savoirs. L’Université de Bourgogne a bénéficié de 95 000 € pour équiper le campus de S & L. Cet apport lui permet d’acquérir un laser dernière généra4on qui doit impacter les recherches sur l’assemblage de matériaux dissimilaires et perme;re d’aborder les futurs travaux sur le traitement de pièces obtenues par métallurgie des poudres.
6. L’UE améliore l’accessibilité du territoire. Le quartier de la gare du Creusot a bénéficié de 174 708,36 € pour rénover l’ouvrage d’art anciennement appelé « Pont de la Direction ». Modernisation, mise aux normes technique, création d’un espace public,
amélioration de l’espace urbain, du cadre de vie et des mobilités.
7. L’UE préserve le patrimoine et protège l’identité locale. L’abbaye de Cluny, fondée il y a plus de 1000 ans, est entrée dans l’ère de la 3D. Le projet GUNZO permet une visite virtuelle de l’abba4ale. Les fonds européens ont contribué à hauteur de 900 000 € sur 2 millions pour maintenir le rayonnement culturel de Cluny.
8. L’UE protège les savoirs faire français. Plus de 700 AOP et IGP françaises sont protégées par le droit européen. Quelques-unes en S & L.
9. L’UE protège l’environnement par la promotion des énergies renouvelables. 386 600 € pour une chaufferie bois à Toulon sur Arroux.
L’UNION EUROPEENNE, C’EST CA. AUSSI.
ALLONS VOTER POUR L’EUROPE !
POUR UNE EUROPE QUI DOIT S’UNIR !
SE RENFORCER !
PROTEGER ET AMELIORER LA VIE DE CHAQUE EUREPEEN !